Le Globish: une prononciation anglaise internationale

Est-ce que cela vaut la peine de parler avec un bon accent anglais d'Oxford ou de Palm Beach ? Ou est-ce qu'il vaut mieux se contenter du "globish" ?

Définition du Globish:

Le globish se définit comme une forme "d'anglais international" comprenant 1500 mots et une grammaire simplifiée. Cette novlangue (nouvelle langue) est destinée à tous les étrangers qui ont besoin d'échanger de façon utilitaire en anglais, et pas forcement avec des anglophones. Promue par le français, Jean-Paul Nerrière (film ci-dessus), ex cadre marketing chez IBM, le globish se présente comme une alternative simplifiée à l'anglais. Et qui fait notamment l'impasse sur l'apprentissage d'un accent anglophone.

 

Le globish est-il appelé à remplacer l'anglais ?

Par extension, les partisans du globish le voient progressivement remplacer l'anglais... Et devenir une lingua franca internationale, espèce d'anglais de base avec une prononciation à l'allemande, avec une grammaire simplifiée indienne et le vocabulaire d'un élève de terminale français. Wall Street English se vante par exemple de proposer une méthode avec "30 accents différents issus de toutes les parties du monde": des anglais, des américains bien sûr, mais aussi des accents chinois, japonais, italiens, allemands, espagnols ou jamaicains...

Les partisans du globish présentent plusieurs arguments en faveur de leur approche:

  1. Le globish serait plus simple à apprendre que l'anglais, il permettrait des résultats plus rapides, etc.
  2. Le globish ferait gagner beaucoup de temps et d'argent en focalisant les conversations sur les contenus business essentiels.
  3. Cette approche serait bénéfique parce qu'elle préparerait à parler anglais avec tous les non anglophones qui préfèrent avoir affaire à une personne qui ne parle pas l'anglais beaucoup mieux qu'eux ...

Le globish remplacera-t-il un jour l'anglais dans les programmes de l'Education Nationale ?

 

Qui veut parler anglais avec un accent espagnol ?

Il est possible que les affirmations de Monsieur Nerrière soient pertinentes dans le petit monde assez fermé des réunions de cadres supérieurs internationaux. Mais la recherche en enseignement des langues met clairement en évidence que les apprenants ont des besoins que le globish ne satisfait pas:

  1. Les personnes qui apprennent l'anglais ont besoin d'avoir le sentiment de "bien prononcer" pour prendre confiance en eux et se lancer dans la fabrication de phrases anglaises. Et "bien prononcer" veut généralement dire "prononcer comme dans ma série télé préférée" et certainement jamais "prononcer avec un accent franco-français" ou "prononcer avec un accent espagnol".
  2. Pour se sentir fier de leur anglais, les stagiaires ont besoin de sentir qu'ils parlent de façon fluide. Et l'absence d'hésitation relative à la prononciation est un des marqueurs essentiels de la fluidité. Plus l'on sait prononcer plus l'on se sent sûr de soi, plus l'on se lance...

En accord avec son partenaire, l'Université de Cambridge, VICTORIA'S English n'est pas partisan du globish. La méthode Cambridge intégrée utilisée par nos stagiaires propose de bout en bout un accent de Boston, intermédiaire entre l'accent anglais et l'accent américain.

VICTORIA'S considère parfaitement légitime que les français conservent leur accent français s'ils le souhaitent et s'ils sont à l'aise avec. Mais les stagiaires qui veulent faire un effort supplémentaire sont encouragés à s'imerger dans la culture anglophone, à maîtriser un accent qui leur plaît, à se sentir fiers de leurs progrès. Et tôt ou tard ils partent à Chicago ou à Edimbourg, et on leur dit: Oh I would never have guessed you were French ? Ou encore, How come you speak with such an excellent accent ?

 

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