Wall Street tousse, l'anglais trinque
"Wall Street a fini hier dans le rouge après de nouveaux indicateurs interprétés comme des signes persistants de faiblesse de l'économie...". Les phrases de ce genre sont bien connues des boursicoteurs. Et après 5 ans de crise, où est-ce que la bourse nous emmène ?
Depuis 2008, la crise a rayé de la carte bon nombre d'instituts de langue (20 % environ), comme le pointe l'étude de marché réalisée par Linguaid. L'anglais qui était un produit de formation très demandé et assez démocratique redevient doucement un produit élitiste. Le retour de la récession prévu pour 2012 / 2013 va sans doute accentuer ce phénomène.
Il ne s'agit pas ici de se lamenter sur le sort des écoles de langue. Mais de constater que l'apprentissage de l'anglais passe en France trop souvent par des petites structures privées, donc exposées aux caprices de Wall Street. Cela pose trois questions de fond:
- L'anglais se doit-il d'être réservé aux élites qui font "les bonnes études" et/ou peuvent payer ?
- Est-il désirable que la France soit un pays globalement monolingue (et donc moins ouvert sur le monde) ?
- L'économie française peut-elle se passer d'acteurs cosmopolites et polyglottes ?
De notre point de vue les réponses à ces questions sont négatives. L'ouverture à l'international est un atout, comme l'illustrent tous ces jeunes qui se battent pour voyager, parler anglais, faire des séjours à l'étranger.
Mais si l'on veut faire de l'anglais un atout sérieux pour notre pays, alors pourquoi n'organise-t-on pas comme en Allemagne:
- Des petits groupes: 8 par classe d'anglais maximum pour pouvoir parler.
- Une densité horaire suffisante: 4 heures de cours d'anglais par semaine (à l'adolescence de préférence, et en supprimant les initiations à l'anglais de 1 heure par ci, par là qui grèvent les budgets pour peu de résultats).
- Des groupes de niveaux homogènes afin que tout le monde puisse apprendre.
- Un entraînement systématique. Utilisation d'outils multimédia et de laboratoires de langue pour l'entraînement à parler anglais.
- Des professeurs qui sont à l'aise pour parler l'anglais. Car savoir enseigner, savoir expliquer la grammaire et le vocabulaire, c'est bien. Mais sans savoir parler, pas de légitimité.
Ces mesures, nous en sommes conscients, enfreignent certains tabous. Mais justement, n'est-ce pas l'intérêt de l'international que de nous aider à nous remettre en cause de façon positive ?
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