L’accent anglais : une production physiologique
Bouche, langue, gorge... On entend l'anglais dans sa tête mais la production d'un accent est physiologique
La prononciation de l’anglais – l’accent – est une dimension de la langue à la fois très évidente (il suffit d’écouter) et très opaque : on ne sait pas grand chose au sujet de l’acquisition des accents.
La prononciation et l’accent ancrent la langue dans le domaine du physiologique. On produit certains sons avec sa bouche, sa langue, sa gorge, sa respiration, ses lèvres. Rien d’intellectuel dans tout ça, la prononciation est du domaine du sensoriel.
44 phonèmes en anglais
La langue anglaise compte 44 phonèmes (ou "sons élémentaires" comme "s" comme dans save, "sh" comme dans shark, "ch" comme dans cheese, "th" comme dans father, th comme dans thongs, etc. On trouvera une liste complète des phonèmes de l'anglais ici.
Télécharger la liste des phonèmes de l'anglais
Il est désormais scientifiquement établi que les enfants commencent à percevoir les phonèmes de leur langue maternelle in utero, dès avant la naissance. Et qu'ils gardent une grande faculté d'apprentissage phonétique au moins jusqu'à l'adolescence. Ils peuvent à ce stade assimiler les phonèmes de nombreuses langues, en plus de leur langue maternelle.
Cette flexibilité décroit avec l'âge mais ne disparaît jamais totalement. Les jeunes de 20 ou de 30 ans qui réussissent par exemple à assimiler l'accent d'un pays hôte ou de leur série télé préfére sont nombreux.
Le rôle fondamental de l'oreille
L’oreille joue un rôle fondamental dans l’acquisition des accents dans la langue maternelle. Il semblerait que jusqu’à l’adolescence environ, les enfants gardent la capacité d’apprendre un accent rapidement et de le reproduire à volonté. Les familles expatriées le savent et constatent que leurs enfants peuvent, en l’espace de trois mois acquérir un accent très british s’ils sont par exemple scolarisés en Angleterre.
Après l’adolescence, et donc dans le domaine qui nous intéresse, la formation initiale et la formation professionnelle continue, l’acquisition d’un nouvel accent pour une seconde langue est plus problématique. Certaines personnes y arrivent à perfection, d’autre pas du tout. Lorsque les langues utilisent des phonèmes très différents comme l’anglais et le français (près de 50 % de mots qui ont des racines communes mais aucun son commun !), il faut, selon le Dr Tomatis, une véritable rééducation de l’oreille interne afin que celle-ci soit capable d’entendre et de guider la reproduction de phonèmes très différents de ceux de la langue maternelle.
De part la nature très physiologique de l’accent utilisé pour parler une langue, celui-ci est souvent vécu comme « identitaire ». Ainsi, le français qui fait l’effort d’apprendre à parler avec un accent américain se sentira « différent ». Normal puisqu’il va devoir configurer son appareil phonatoire (gorge, bouche, langue, lèvres, cordes vocales) dans des positions qui ne lui servent à rien pour le français. Et que les sonorités différentes de l’américain feront vibrer son corps d’une façon inhabituelle (chaque langue se parle sur des longueurs d’onde bien distinctes et l’anglais à des fréquences vibratoires beaucoup plus élevées que le français).
Changer d'accent, c'est donc quelque part changer de "moi". Un jeu d'enfants pour certains. Un défi pour les autres.
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